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Dîner en famille réduit les effets de cyberintimidation

Selon une étude mcgilloise, la fréquence des moments passés avec les proches protège la santé mentale des victimes d’intimidation électronique
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 1 September 2014

Une étude menée par Frank Elgar, professeur à l’Institut des politiques sociales et de la santé de l’Université Â鶹AV, démontre que la prise régulière de repas en famille peut protéger des conséquences de la cyberintimidation. Les repas en famille donnent lieu à des échanges et représentent des occasions de soutien social, lesquels contribuent au bien-être des adolescents. À la lumière des données colligées par le professeur Elgar, le contact avec les proches et la communication permet par ailleurs d’atténuer l’anxiété qu’éprouvent les victimes.

« Un adolescent sur cinq est victime de cyberintimidation », soutient Frank Elgar, également chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. « La plupart des adolescents utilisent les médias sociaux et il est difficile pour les parents et les enseignants de protéger les jeunes du cyberharcèlement.»

Parue aujourd’hui dans la publication scientifique JAMA Pediatrics, l’étude porte sur le rôle de la prise fréquente de repas en famille en ce qui a trait à la réduction des conséquences de la cyberintimidation sur la santé mentale des adolescents. L’étude a été menée auprès de 20 385 sujets dans l’État du Wisconsin. Les chercheurs ont évalué l’exposition à l’intimidation en ligne et en personne ainsi qu’une vaste gamme de répercussions à l’égard de la santé mentale, dont la dépression, l’anxiété, la toxicomanie, l’automutilation, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide.

« Nous avons découvert que les problèmes émotionnels et comportementaux de même que la toxicomanie sont entre 2,6 à 4,5 fois plus communs chez les victimes de cyberintimidation », a souligné Frank Elgar, professeur agrégé au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine. Les travaux du professeur Elgar sont axés sur les inégalités sociales relatives à la santé et à l’influence de la famille sur la santé mentale de l’enfant. « Ces conséquences ne sont pas attribuables à l’intimidation en personne, mais spécifiques à la cyberintimidation. »

Les auteurs ont constaté que les effets de la cyberintimidation sont plus marqués chez les adolescents qui prennent moins souvent le repas du soir en famille, ce qui permet de croire que la communication et les liens familiaux étroits réduisent certains des effets anxiogènes chez les victimes.
« Bien que les résultats soient prometteurs, nous ne voulons pas simplifier exagérément ce que nous avons observé. Si plusieurs adolescents ne partagent pas régulièrement des repas avec leurs proches, ces derniers peuvent néanmoins les soutenir d’autres façons, notamment au moment du petit-déjeuner ou le matin, lorsqu’un parent les accompagne à l’école », a précisé le professeur.

Le professeur Elgar soutient que les parents jouent un rôle de premier plan lorsqu’il s’agit d’aider une victime de cyberintimidation. « En discutant avec leurs enfants de leurs habitudes d’internautes, les parents peuvent fournir les outils pour endiguer les problèmes liés au harcèlement électronique, lesquels peuvent être difficiles à déceler. »

Ces travaux ont été financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et le Programme des chaires de recherche du Canada.

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