Dans cette série d’entrevues à l’occasion de la collation des grades 2022, nous avons demandé à une diplômée ou un diplômé de chacune des six écoles de la Faculté de revenir sur son expérience étudiante durant la pandémie de COVID-19. Voici notre entretien avec Aaron Glick, membre de la promotion 2022 de l’École des sciences de la communication humaine, qui a reçu son diplôme de maîtrise en sciences de la communication humaine le 26 mai. Félicitations Aaron!
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Votre nomĚý: Aaron Glick
Votre diplĂ´meĚý: MaĂ®trise en sciences de la communication humaine
Votre Ă©coleĚý: Sciences de la communication humaine
Votre lieu de naissanceĚý: Evergreen, Colorado (États-Unis)
Quand avez-vous commencé votre programme d’études? 2020
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Pourquoi avez-vous choisi Â鶹AV?
J’ai trouvé un laboratoire qui correspondait à mes intérêts de recherche et j’ai eu la chance de me voir offrir un poste et d’être admis dans le programme.
Vous avez commencĂ© votre programme juste avant la pandĂ©mie. Avec le recul, quelles impressions gardez-vous de ces premiers temps de vos Ă©tudes?Ěý
J’ai commencé en janvier 2020 et j’étais très enthousiaste à l’idée de me lancer dans la recherche avec des sujets humains. Les premiers mois de mon programme ont été passionnants et effrénés, car je changeais de domaine et rencontrais de nouvelles personnes. Malheureusement, tout cela a radicalement changé pendant le confinement; nous avons dû réorienter nos recherches et réajuster nos attentes. Au lieu de participer à un projet où tout était prêt pour la collecte de données, j’ai dû réinventer la façon de mener notre étude en ligne et développer un tout nouveau projet de mémoire. En temps de COVID, la recherche a pu se poursuivre à un bon rythme, mais on pouvait voir tous les compromis et ajustements nécessaires pour adapter l’étude originale à un format en ligne.
Vous souvenez-vous du jour oĂą Â鶹AV a annoncĂ© qu’elle fermait ses campus pour passer Ă l’enseignement Ă distance?Ěý
Le vendredi oĂą Â鶹AV a annoncĂ© la fermeture de son campus, les premiers participants parent-enfant devaient venir au laboratoire pour prendre part Ă notre expĂ©rience. Je m’étais rendu tĂ´t au labo ce matin-lĂ pour prĂ©parer la salle. C’était Ă©trange d’être assis dans un bâtiment vide en se demandant si la famille allait se prĂ©senter, et de parler avec les autres bĂ©nĂ©voles de ce «Ěýnouveau virusĚý», en essayant de deviner combien de temps Â鶹AV serait fermĂ©e.
Quels étaient vos espoirs, vos inquiétudes ou vos craintes pendant le confinement?
J’ai essayĂ© de garder une attitude positive et de me concentrer sur ce qui Ă©tait en mon pouvoirĚý: terminer mon programme, consolider mon couple et approfondir autant que possible la recherche chez les nourrissons. La liste des inquiĂ©tudes et des craintes Ă©tait longue, mais la pandĂ©mie m’a surtout obligĂ© Ă me demander si c’était le bon choix de carrière et de mode de vie pour moi.
Vous êtes-vous découvert un passe-temps ou un talent insoupçonné durant le confinement?
J’ai beaucoup tricoté durant la pandémie. J’ai terminé une couverture que j’avais commencée en 2017 et j’ai tricoté mon premier chandail!
Avez-vous pu reprendre le travail en laboratoire quand le campus était encore fermé? Comment était l’apprentissage en laboratoire au plus fort de la pandémie?
Oui, nous avons pu revenir, mais avec beaucoup de contraintes. Mon cursus ne m’a malheureusement pas permis de revenir à la collecte de données en personne, et mon retour sur le campus s’est principalement fait seul au laboratoire, pendant que le reste de notre équipe ou de notre cohorte était sur Zoom.
Quand les activités en personne ont de nouveau été autorisées, quels ont été les meilleurs aspects du retour sur le campus? Et les pires?
Le pire aspect d’être présent sur le campus, c’était de sentir toute l’anormalité de la situation. C’était très surréel et triste de revenir au labo, alors que la dernière fois que j’y étais, c’était avec une équipe de quatre bénévoles qui préparaient la salle pour les expériences en personne. On ressentait beaucoup de camaraderie et d’enthousiasme. En revenant sur le campus, c’était une personne à la fois dans le labo et le bureau, et ce n’était plus comme avant. C’était par contre très agréable d’avoir un endroit où exister en dehors de mon appartement, et j’ai pu abattre beaucoup de travail sans les distractions habituelles.
Qu’avez-vous appris sur vous-même durant le confinement?
J’ai appris (ou peut-être réappris) à quel point il est important de s’entourer de personnes qui vous aiment, vous soutiennent et vous encouragent dans vos projets. Pendant le confinement, beaucoup de gens étaient très stressés et épuisés. Or, certaines personnes, malgré leurs propres facteurs de stress, faisaient preuve de gentillesse et prenaient soin des autres. C’est ce genre de gestes qui nous aident à traverser les périodes de crise, et j’ai essayé de le faire moi-même dès que j’en avais l’occasion.
La pandémie a-t-elle changé le cours de votre carrière universitaire ou la voie que vous espérez emprunter?
La pandémie a renforcé mon intention de poursuivre au doctorat. Elle m’a poussé à réévaluer mon domaine d’études, mes recherches et mes intérêts, mais a aussi mis en évidence les nombreux avantages d’une carrière universitaire. C’est un travail peu reconnu (et mal payé), mais le milieu universitaire offre autonomie, flexibilité et créativité dans un cadre d’apprentissage et d’enseignement permanent, ce qui est très important pour moi.
Que raconteriez-vous à vos petits-enfants/visiteurs extraterrestres/biographes au sujet de vos études pendant la pandémie de COVID-19?
Ne croyez pas tout ce qu’on vous dit et faites attention aux faux sentiments de sĂ©curitĂ©. J’ai entendu trop souvent des choses comme «Ěýça ne durera que deux semainesĚý» ou «Ěýça semble impossibleĚý» pour croire qu’on peut planifier sa vie en fonction des estimations d’autrui.
Quelle est la prochaine Ă©tape pour vous?
Ma femme et moi attendons notre premier enfant cet été et nous sommes impatients d’entamer le prochain chapitre de notre vie. Je compte poursuivre mes recherches sur l’autisme et faire carrière dans le monde universitaire.
(Photo fournie par Aaron Glick)