Il serait très difficile d’opérer un cœur battant. Or, grâce à une série de découvertes, d’expériences et d’innovations survenues depuis un siècle, il est possible d’arrêter le cœur temporairement, le temps d’une chirurgie. Pour ce faire, on a recours à un appareil de circulation extracorporelle (CEC) qui imite la fonction du cœur et des poumons durant l’intervention, pompant et oxygénant le sang pour que le patient demeure dans un état stable.
Cela dit, plusieurs techniques importantes doivent être maîtrisées pour qu’une intervention avec CEC se déroule sans heurts. Il faut notamment installer plusieurs canules dans l’organisme du patient : une canule veineuse pour drainer le sang désoxygéné, une canule artérielle pour renvoyer le sang oxygéné dans le système du patient, et une canule de cardioplégie pour administrer une solution afin d’arrêter le cœur.
« La première fois qu’on insère une canule dans l’aorte, c’est très intimidant; il est donc essentiel de pouvoir s’exercer Ă le faire », explique le Dr Kevin Lachapelle, professeur de chirurgie Ă l’UniversitĂ© Â鶹AV, qui se rappelle très bien sa première expĂ©rience de prĂ©paration d’un patient en vue de cette intervention. Directeur fondateur et actuel directeur gĂ©nĂ©ral par intĂ©rim du Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg, le Dr Lachapelle sait Ă quel point il est important pour les apprenants de pratiquer ces gestes chirurgicaux dans un environnement clinique simulĂ©, sans risque. C’est pourquoi il a organisĂ© un atelier d’une demi-journĂ©e destinĂ© aux rĂ©sidents juniors en chirurgie cardiaque Ă Â鶹AV.
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Même s’ils ont déjà observé la technique de la CEC au bloc opératoire, les résidents doivent comprendre le processus explicitement, s’exercer à communiquer avec l’équipe et apprendre à résoudre les problèmes ensemble. Lors de l’atelier, les résidents se sont exercés en petits groupes à insérer, orienter et fixer les canules de façon optimale sur des modèles de cœur simples, mais efficaces, conçus par le Dr Lachapelle et Simali Perera, coordonnatrice de la simulation chirurgicale. Les modèles, qui imitent la texture de l’aorte ascendante, ont été créés à partir de matériaux peu coûteux – gants chirurgicaux, tissus simulés et sang artificiel. Les modèles ont été insérés dans des simulateurs de tâche partielle et reliés à une ligne intraveineuse, assurant ainsi une pression et un débit sanguins continus qui simulent de façon réaliste l’un des organes les plus complexes du corps humain.
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Un autre objectif important de cet atelier interprofessionnel Ă©tait de familiariser les rĂ©sidents avec le rĂ´le du perfusionniste clinique, un membre clĂ© de l’équipe chirurgicale hautement spĂ©cialisĂ©e qui manipule l’appareil de CEC et surveille les signes vitaux du patient durant la chirurgie Ă cĹ“ur ouvert. Jeanne Corriveau, perfusionniste au Centre universitaire de santĂ© Â鶹AV (CUSM) et Samuel Cormier, perfusionniste stagiaire de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al, sont venus prĂ©senter les diffĂ©rents types de canules et expliquer comment choisir la canule adaptĂ©e Ă chaque patient. « Dans 90 % des cas, le choix est Ă©vident, mais votre expertise est nĂ©cessaire pour les 10 % de cas qui font exception », souligne le Dr Lachapelle.
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La perfusionniste Nissa Poisson-Thomas, du CUSM, a donné aux résidents des explications en profondeur sur l’appareil de CEC, le processus technique et le travail d’équipe nécessaire pour gérer les différents problèmes qui peuvent survenir. « Au bloc opératoire, la communication est essentielle. Nous avons tous un rôle important à jouer. Tout comme le corps humain, nous formons un système et devons travailler tous ensemble », explique Mme Poisson-Thomas.
Les participants, très intéressés par l’atelier, auraient souhaité que l’expérience se prolonge. « Pour nous, comme résidents juniors en chirurgie cardiaque, l’atelier est une grande réussite. Pouvoir apprendre les techniques et les principes de la canulation, et l’effet du travail d’équipe en chirurgie cardiaque, est d’une utilité précieuse », exprime le Dr Ziyab Sarfaraz.
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