L’UniversitĂ© Â鶹AV, l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral juif et toutes les personnes engagĂ©es dans la lutte contre le sida dans le monde sont en deuil. Le 11 avril dernier, le Pr Mark A. Wainberg, un des militants et des chercheurs les plus en vue dans ce domaine, s’est noyĂ© pendant ses vacances en Floride. Les travaux et les collaborations de ce chercheur sur le sida et le VIH ‒ on lui doit notamment la dĂ©couverte du 3TC, un antirĂ©troviral ‒ ont permis de sauver des millions de vies dans le monde entier.
Le Pr Wainberg Ă©tait directeur de la recherche sur le sida Ă l’Institut Lady Davis de l’HĂ´pital gĂ©nĂ©ral juif de MontrĂ©al, directeur du Centre sida Â鶹AV, et professeur de mĂ©decine ainsi que de microbiologie et d’immunologie.
En 2015, il a été intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne pour avoir « révolutionné notre compréhension du VIH/sida tant sur le plan médical qu’épidémiologique et politique ».
Autorité reconnue mondialement dans le domaine de la recherche sur le VIH/sida, il était également un ardent défenseur du droit à l’accès aux médicaments contre le sida dans les pays en développement. Le Pr Wainberg était reconnu pour la découverte, en 1989, de l’antirétroviral 3TC, réalisée en collaboration avec BioChem Pharma, ainsi que pour ses multiples contributions dans le domaine de la résistance aux médicaments contre le sida, dont la découverte de nombreuses mutations du génome du VIH responsables de cette pharmacorésistance.
Le Dr David Eidelman, doyen de la Faculté de médecine et vice-principal (santé et affaires médicales), a rendu hommage au Pr Wainberg, le qualifiant de « champion mondial de la lutte contre le VIH/sida ».
« Mark Wainberg a changĂ© la vie de millions de personnes grâce Ă ses recherches rĂ©volutionnaires et au rĂ´le inestimable qu’il a jouĂ© Ă titre de militant. L’UniversitĂ© Â鶹AV et tous les membres de la FacultĂ© de mĂ©decine pleurent la perte tragique de cet homme d’une grande humanitĂ©. Nous offrons nos plus sincères condolĂ©ances Ă sa famille et Ă ses proches. Le monde a perdu un gĂ©ant de la mĂ©decine, un mentor exceptionnel et un grand homme. » --Le Dr David Eidelman, doyen de la FacultĂ© de mĂ©decine et vice-principal (santĂ© et affaires mĂ©dicales)
« Le Pr Wainberg Ă©tait un vĂ©ritable pionnier, tant dans son laboratoire que sur le terrain. Il n’avait pas peur d’exprimer sa pensĂ©e. Il a sauvĂ© des millions de vies grâce Ă sa profonde empathie, Ă sa conscience sociale progressiste et Ă son brillant esprit scientifique. Tous les membres de la communautĂ© mcgilloise se joignent Ă moi pour offrir nos plus sincères condolĂ©ances Ă la famille du Pr Wainberg ainsi qu’à ses amis, ses collègues de l’Institut Lady Davis et ses collaborateurs partout dans le monde. » --Suzanne Fortier, principale et vice-chancelière de l’UniversitĂ© Â鶹AV
Président de la Société internationale du sida de 1998 à 2000, Mark Wainberg a fait en sorte que la 13e Conférence internationale sur le sida se tienne à Durban, en Afrique du Sud. Cet événement d’envergure mondiale avait lieu pour la première fois dans un pays en développement, ce qui a permis d’attirer l’attention du monde entier sur les problèmes d’accès aux médicaments contre le sida.
Mark Wainberg était un fervent militant et un chercheur de renommée mondiale dans le domaine du sida. On le voit ici en 2006, lors de la Conférence internationale sur le sida, en compagnie de travailleurs de l’industrie du sexe qui manifestaient afin d’obtenir des moyens plus efficaces de se protéger contre l’infection par le VIH. Photo : Lise Beaudry
« Les mĂ©dicaments sont merveilleux et de plus en plus efficaces. Ils ont permis de transformer une maladie mortelle en maladie chronique que l’on peut traiter », affirmait le Pr Wainberg en 2008, dans le cadre d’une entrevue accordĂ©e au magazine Â鶹AV News. « Malheureusement, la plupart des sidĂ©ens qui vivent dans des pays en dĂ©veloppement n’ont pas accès Ă ces mĂ©dicaments rĂ©volutionnaires. Je n’aurai de cesse que lorsque nous aurons gagnĂ© ce combat. »
« Oui, je suis un militant de la lutte contre le sida », avait-il affirmé lors d’une entrevue en 2000. « Le sida est en voie de devenir la principale cause de décès dans le monde, alors il est important que nous militions tous en faveur de la lutte contre cette maladie. »
Dans son laboratoire de l’Institut Lady Davis, Mark Wainberg menait des recherches de pointe visant à découvrir pourquoi certains sous-types du VIH deviennent résistants aux médicaments. Dans le cadre de ses plus récents travaux, il étudiait la possibilité que le VIH puisse ne pas acquérir de résistance à de nouveaux composés appelés inhibiteurs de l’intégrase, qui bloquent la réplication virale.
Mark Wainberg est nĂ© Ă MontrĂ©al en 1945. Après avoir obtenu un baccalaurĂ©at en sciences de l’UniversitĂ© Â鶹AV en 1966, puis un doctorat de l’UniversitĂ© Columbia en 1972, il a fait des Ă©tudes postdoctorales Ă la FacultĂ© de mĂ©decine Hadassah de l’UniversitĂ© hĂ©braĂŻque de JĂ©rusalem.
Le Pr Wainberg était membre de la Société royale du Canada, officier de l’Ordre du Canada, officier de l’Ordre national du Québec, membre honoraire du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et chevalier de la Légion d’honneur de la France. Il a également siégé à de nombreux comités consultatifs internationaux prodiguant des conseils à des organismes tels que l’Organisation mondiale de la Santé.
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 vendredi, le 14 avril, 13h00