Parc-Extension est le quartier de Montréal ayant la plus forte densité de population et la plus grande population immigrante. Il est également l’un des quartiers les plus pauvres du Canada. En décembre 2020, lorsque le vaccin contre la COVID-19 a commencé à être administré au Québec, les autorités sanitaires se sont inquiétées du taux de vaccination beaucoup plus faible dans ce quartier que dans le reste de la ville. Pourtant, la situation a complètement changé au cours des mois qui ont suivi, et en août 2021, le taux de vaccination pour la première dose y était de 4 % supérieur au taux enregistré pour l’ensemble de Montréal.
Une recherche en cours à l’École de santé des populations et de santé mondiale de l’Université Â鶹AV montre que des initiatives communautaires ayant mené à la création de services adaptés sur le plan linguistique et culturel ont incité les résidents et résidentes de Parc-Extension à se faire vacciner.
« Les résidents nous ont souvent dit que l’accès à de l’information traduite dans leur langue par des gens avec lesquels ils se sentaient en confiance, comme un voisin ou une organisatrice communautaire, les incitait vraiment à se faire vacciner », explique Nora Moidu, associée de recherche pour Advocating for Vaccine Confidence and Trust (ACT) in Parc-Extension, projet de recherche dirigé par Ananya Banerjee, professeure adjointe au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université Â鶹AV.
Une initiative citoyenne qui change tout
Après avoir mené 50 entrevues avec des résidents et résidentes de Parc-Extension, l’équipe de recherche a constaté que les initiatives lancées par des organisations citoyennes, telles que et la , pour faire traduire les messages de santé publique en hindi, en urdu, en punjabi et en d’autres langues parlées dans le quartier, ainsi que les campagnes de visites à domicile avaient grandement amélioré l’accès aux services de santé pour la communauté immigrante du quartier.
Aux responsables des politiques qui cherchent à améliorer les résultats en matière de santé publique, les chercheurs et chercheuses disent qu’il faut absolument tenir compte des déterminants sociaux de la santé et établir des relations de confiance entre les pouvoirs publics et les organisations communautaires.
« Nos recherches ont mis en évidence l’importance d’adapter les activités en fonction des citoyens et, surtout, de travailler avec des organisations communautaires », précise Nora Moidu.
« Il ne faut pas oublier que ces organisations communautaires ont vraiment besoin de financement. Ce sont elles qui font l’essentiel du travail de création d’activités et de services adaptés aux différentes cultures qui feront ensuite la promotion des mesures de santé publique, comme le prouve l’augmentation des taux de vaccination. »