Aux membres de la communauté mcgilloise,
Ce matin, le recteur de l’Université Concordia, Graham Carr, le principal de l’Université Bishop’s, Sébastien Lebel-Grenier, et moi-même avons rencontré le premier ministre, François Legault, ainsi que la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, pour discuter des répercussions qu’auraient le nouveau modèle de tarification pour les étudiants hors Québec annoncé par le gouvernement du Québec sur le financement des universités.
Le premier ministre a réitéré l’objectif principal de son gouvernement, soit de freiner le déclin du français au Québec. Cet objectif, nous l’appuyons sans retenue, car nous reconnaissons que le français est menacé au Québec. Toutefois, nous leur avons fait part de notre vive inquiétude concernant la hausse des droits de scolarité. Si le gouvernement va de l’avant avec cette mesure, nos trois universités subiraient de lourdes conséquences qui auraient un effet de ricochet sur les entreprises québécoises. En effet, ces dernières seraient ainsi privées d’un important bassin de main-d’œuvre qualifiée.
Mes collègues et moi-même avons proposé des solutions (énumérées ci-après) qui permettraient au gouvernement de freiner le déclin de la langue française, sans toutefois nuire à nos universités en les empêchant d’accomplir leur mission et de servir le Québec.
À la suite d’une rencontre d’une heure au cours de laquelle mes collègues et moi-même avons eu une discussion franche et ouverte avec le premier ministre et la ministre de l’Éducation supérieure, le gouvernement s’est engagé à examiner notre proposition et à nous répondre au cours des prochains jours.
Vous trouverez ci-après les propositions que Graham Carr, Sébastien Lebel-Grenier et moi-même avons soumises au gouvernement.
1. Mettre en place, dans un délai de trois ans, un train de mesures ayant pour but d’aider les étudiants non francophones de l’extérieur du Québec à s’intégrer au monde du travail et à la société en général, sur les plans tant linguistique que culturel. Notre objectif serait qu’au moins 40 % des étudiants non francophones au premier cycle atteignent, avant l’obtention de leur diplôme, le niveau 6 de l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français.
Parmi les mesures envisagées, notons :
- l’augmentation appréciable de l’offre d’activités de français, langue seconde, pour les étudiants provenant de l’étranger et d’autres provinces canadiennes, notamment des cours et des activités obligatoires;
- l’augmentation de l’offre de stages et d’activités coopératives en français;
- l’offre de services et d’activités qui faciliteront l’intégration à la vie professionnelle des nouvelles et nouveaux diplômés, par exemple la préparation à l’examen d’admission à un ordre professionnel du Québec; et
- la tenue d’activités de nature à favoriser une meilleure compréhension de la culture québécoise.
2. Maintenir les droits de scolarité des étudiants des autres provinces canadiennes au niveau actuel, avec possibilité d’indexation.
3. De concert avec les autres universités du Québec et le ministère de l’Enseignement supérieur, trouver des solutions permettant de gérer les droits de scolarité des étudiants internationaux de manière à équilibrer le financement des universités, tout en assurant la viabilité du réseau universitaire québécois dans son ensemble.
Vous trouverez notre proposition .
Je suis résolu de continuer à travailler avec le gouvernement du Québec de même qu’avec mes collègues des universités Concordia et Bishop, et ceux et celles de toutes les universités du Québec, pour trouver des solutions qui nous permettront à tous d’atteindre nos objectifs : consolider et dynamiser encore davantage le réseau universitaire afin de protéger et de promouvoir le français, et de contribuer ainsi à l’essor de notre province.
Cordiales salutations,
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Deep Saini
Principal et vice-chancelier
Université Â鶹AV