Ce que vos mouvements disent sur vos é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs
Les mouvements de la tête jouent un rôle important pour traduire les é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs de celui qui parle ou chante. Laissez votre tête parler.
Lorsque les gens parlent ou chantent, ils hochent, inclinent ou penchent souvent la tête pour renforcer leurs messages verbaux. Mais jusqu’à quel point ces mouvements de la tête sont-ils efficaces pour traduire les é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs?
Selon des chercheurs de l’Université Â鶹AV, à Montréal, ils sont très efficaces. StevenÌýR.ÌýLivingstone et CarolineÌýPalmer, du Département de psychologie de Â鶹AV, ont découvert que les gens interprétaient les é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs avec beaucoup d’exactitude en se basant uniquement sur les mouvements de la tête, et ce, même en l’absence de sons ou d’expressions faciales.
Selon les chercheurs, cette découverte suggère que l’information visuelle sur l’état é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ônel provenant des mouvements de la tête pourrait contribuer à la mise au point de systèmes automatisés de reconnaissance des é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs ou de robots capables d’interagir avec les humains. Des robots expressifs pourraient assumer de nombreuses fonctions, particulièrement lorsque les communications face à face sont importantes, comme c’est le cas au comptoir d’accueil des hôtels ou pour la prestation de soins aux personnes âgées.
Suivre le mouvement, pas le son
À l’aide d’appareils de capture du mouvement permettant de suivre les gestes de la tête, les professeurs Livingstone et Palmer ont enregistré des vocalistes pendant qu’ils parlaient ou chantaient en exprimant diverses é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs. Les chercheurs ont ensuite présenté ces vidéos à des spectateurs en coupant le son et en dissimulant les expressions faciales des chanteurs, de sorte que seuls les mouvements de leur tête demeuraient visibles. Ils ont ensuite demandé aux spectateurs d’identifier les é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs que les chanteurs tentaient d’exprimer.
«ÌýNous avons découvert que lorsque les gens parlent, la façon dont ils bougent la tête est révélatrice des é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs qu’ils expriment. Nous avons également remarqué que les gens peuvent identifier les é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ôs de leur interlocuteur avec une remarquable précision en observant uniquement les mouvements de sa têteÌý», précise la professeureÌýPalmer, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuroscience cognitive de la performance.
Un pub bruyant, source d’inspiration pour la recherche
«ÌýSi les mouvements de la tête pour exprimer la joie et la tristesse étaient différents, ils étaient remarquablement similaires pour ce qui est de la parole et du chant, et ce, en dépit de différences au chapitre de l’acoustique vocaleÌý», affirme le professeur Livingstone, ancien boursier postdoctoral au laboratoire de la professeure Palmer et maintenant boursier postdoctoral à l’Université McMaster. «ÌýBien que nos travaux aient porté sur des sujets qui s’exprimaient en anglais nord-américain, le fait d’axer nos observations sur les mouvements de la tête nous a permis d’étudier la communication é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ônelle dans des contextes où les interlocuteurs s’exprimaient en différentes langues.Ìý»
C’est dans un pub bruyant qu’est née l’idée de réaliser cette étude. «ÌýUn soir, à Montréal, je me trouvais dans un bar avec mes collègues du laboratoireÌý», explique le professeurÌýLivingstone. «ÌýC’était une soirée très animée, l’endroit était bondé, les lumières tamisées, et la musique jouait à tue-tête. À un moment donné, mon ami s’est mis à me parler; je savais qu’il était emballé par quelque chose, mais je ne comprenais pas ce qu’il disait et ne pouvais distinguer clairement son visage. J’ai soudain réalisé que c’était la façon animée dont il bougeait la tête qui m’a permis de saisir ce qu’il essayait de me dire.Ìý»
«ÌýNotre découverte pourrait mener à de nouvelles applications destinées à des situations où l’on ne peut percevoir les sonsÌý‒Ìýcomme la reconnaissance automatique des états é³¾´Ç³Ù¾±´Ç²Ônels en présence de foules ou de déficience auditiveÌý‒, et qui reposent sur l’observation des mouvements de la tête lorsqu’une personne parleÌý», ajoute la professeure Palmer. «ÌýElle trouve également des applications dans les domaines de l’informatique et de la robotique, où l’ajout de mouvements expressifs de la tête pourrait contribuer à rendre les robots humanoïdes plus réalistes et approchables.Ìý»
Cette étude a été financée en partie par une bourse de recherche postdoctorale du programme FONCER du CRSNG octroyée au professeur StevenÌýR.ÌýLivingstone, ainsi que par une chaire de recherche du Canada et une bourse du CRSNG octroyées à la professeure CarolineÌýPalmer.
L’article «ÌýHead Movements Encode Emotions During Speech and Song"Ìý», par StevenÌýR.ÌýLivingstone et CarolineÌýPalmer a été publié dans la revue scientifique Emotion. Ìý
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