De nouvelles découvertes en génétique dévoilent les principaux éléments associés au risque de fracture dans l’ostéoporose
La plus vaste étude jamais entreprise pour étudier la génétique de l’ostéoporose et le risque de fracture a démontré que seulement deux des facteurs examinés, la densité minérale osseuse (DMO) et la force musculaire, avaient un lien de cause à effet avec le risque de subir une fracture liée a l’ostéoporose, un problème de santé majeur qui touche plus de neuf millions de personnes dans le monde, chaque année. D’autres facteurs de risque cliniques, comme l’apport en vitamine D et en calcium, traditionnellement considérés comme étant des médiateurs déterminants dans le risque de fracture, ne prédisposaient pas directement les gens dans la population générale à une fracture, selon les résultats de l’étude. Cette recherche a été publiée dans le BMJ.
« Ces résultats suggèrent que les interventions visant à augmenter la solidité des os sont plus susceptibles de prévenir les fractures que des suppléments de vitamine D », a déclaré le docteur Brent Richards, généticien-épidémiologiste à l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif, professeur de médecine à l’Université Â鶹AV et l’un des chercheurs chevronnés de l’article. « Notre étude, la première étude d’association pangénomique portant sur le risque de fracture, a fourni des informations importantes sur les mécanismes biologiques qui mènent à une fracture et aux moyens de la prévenir. »
Une équipe internationale de chercheurs a collaboré pour examiner les données provenant de 185 057 cas de fractures et 377 201 patients dans le groupe témoin provenant du consortium Genetic Factors of Osteoporosis (GEFOS), de l’étude UKBiobank et de l’entreprise de biotechnologie23andMe. L’étude était codirigée par des chercheurs de l’Université Â鶹AV et du Centre médical de l’Université Erasmus de Rotterdam, aux Pays-Bas.
« Nos recherches confirment que la DMO est le plus important déterminant du risque de fracture et que les stratégies de prévention visant à accroître ou à maintenir la densité osseuse ont le plus de chances de succès », a souligné le docteur Richards. « L’un des aspects les plus importants de cette recherche est les preuves solides démontrant que les suppléments de vitamine D, dans la population générale, étaient peu susceptibles d’être efficaces pour la prévention des fractures. Cela encouragera les cliniciens à mettre l’accent sur le renforcement de la densité osseuse des patients comme mesure préventive plus efficace contre les fractures. » Les chercheurs en sont venus à ces conclusions en démontrant que les facteurs génétiques qui conduisent à la baisse des taux de vitamine D dans la population générale n’augmentent pas le risque de fracture.
Environ 30% des personnes de plus de 65 ans prennent des suppléments de vitamine D, en partie parce que les lignes directrices cliniques pour la prise en charge de l’ostéoporose et la prévention des fractures suggèrent d’utiliser ces suppléments. Toutefois, de vastes essais cliniques aléatoires récents n’ont pas réussi à confirmer les avantages associés aux suppléments de vitamine D et de calcium chez les patients n’ayant pas de carence marquée de ces vitamines. Donc, ces résultats et ceux découlant de cette étude soulignent la nécessité de réévaluer leur utilisation très répandue dans la pratique clinique.
Les auteurs tiennent toutefois à mentionner que les patients prenant des médicaments contre l’ostéoporose ne doivent pas arrêter de prendre leurs suppléments avant de consulter leur médecin traitant. Maintenir un régime alimentaire sain, rester actif physiquement et quinze minutes d’exposition au soleil chaque jour sont les principaux fondements d’une santé osseuse durable. Ces résultats, soulignent-ils, ne s’appliquent pas non plus aux personnes ayant de bas taux de vitamine D.
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Tod Hoffman
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