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Effet des horaires de nuit : l’expression des gènes ne s’adapte pas au changement de l’horaire du sommeil

Une Ă©łŮłÜ»ĺ±đ rĂ©vèle le sort de 20 000 gènes au niveau molĂ©culaire
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 7 May 2018

Avez-vous dĂ©jĂ  songĂ© au fait qu’à long terme, les quarts de nuit pourraient affecter votre santé ? Une Ă©quipe de chercheurs de l’Institut universitaire en santĂ© mentale Douglas (IUSMD), affiliĂ© Ă  l’UniversitĂ©ĚýÂ鶹AV, a dĂ©couvert que l’expression de gènes rĂ©gulant d’importantes fonctions corporelles ne s’adapte pas aux modifications de l’horaire du sommeil et des repas. Au contraire, dans la plupart des cas, elle continue d’obĂ©ir Ă  une horloge biologique dont les rythmes restent calĂ©s sur le jour.

Lors d’une simulant quatreĚýquarts de travail de nuit, parue dans Proceedings of the National Academy of Sciences of the U.S.A., Laura Kervezee, Marc Cuesta, Nicolas Cermakian et Diane B. Boivin, chercheurs Ă  l’IUSMD (CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-MontrĂ©al), ont dĂ©montrĂ© pour la première fois ce qu’il advient de l’expression de 20 000 gènes au niveau molĂ©culaire en pareilles conditions.

« On comprend maintenant mieux les changements molĂ©culaires qui s’opèrent dans le corps humain lorsque l’horaire du sommeil et des repas n’est pas alignĂ© sur l’horloge biologique. Entre autres, on a dĂ©couvert que l’expression des gènes liĂ©s au système immunitaire et aux processus mĂ©taboliques ne s’adapte pas lorsque cet horaire change », affirme le DrĚýBoivin, directrice du Centre d’éłŮłÜ»ĺ±đ et de traitement des rythmes circadiens et professeure titulaire au DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ©ĚýÂ鶹AV.

On sait que l’expression de bon nombre de ces gènes fluctue au fil de la journĂ©e et de la nuit. Or, ces rythmes biologiques jouent un rĂ´le important dans la rĂ©gulation de nombreux processus physiologiques et comportementaux. « Après l’exposition Ă  l’horaire de nuit, on a observĂ© qu’environ 25Ěý% des gènes Ă©tudiĂ©s prĂ©sentaient une perte de rythme ; 73Ěý% ne se sont pas adaptĂ©s aux quarts de nuit, demeurant alignĂ©s sur un horaire de jour ; et moins de 3Ěý% se sont adaptĂ©s — partiellement — Ă  l’horaire de nuit », ajoute le Pr Cermakian, directeur du Laboratoire de chronobiologie molĂ©culaire Ă  l’IUSMD et professeur titulaire au DĂ©partement de psychiatrie de l’UniversitĂ©ĚýÂ鶹AV.

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Problème de santé à l’horizon ?

Aux fins de l’éłŮłÜ»ĺ±đ, huitĚývolontaires sains ont Ă©tĂ© soumis Ă  un horaire de cinq jours simulant des quarts de travail nocturnes. Les participants ont Ă©tĂ© placĂ©s dans une chambre d’isolement temporel, dĂ©pourvue d’indices liĂ©s Ă  la lumière ou aux sons pouvant rĂ©vĂ©ler l’heure de la journĂ©e, et n’avaient le droit d’utiliser ni tĂ©lĂ©phones ni ordinateurs portatifs. Le premier jour, les participants se sont couchĂ©s Ă  l’heure habituelle. Les quatre jours suivants, des quarts de nuit Ă©taient simulĂ©s, c’est-Ă -dire que les volontaires demeuraient Ă©veillĂ©s la nuit et dormaient le jour.

Le premier jour et de nouveau après le dernier quart de nuit, l’équipe de recherche a procĂ©dĂ© aux prĂ©lèvements rĂ©pĂ©tĂ©s d’échantillons sanguins sur une pĂ©riode de 24Ěýheures. LauraĚýKervezee, stagiaire postdoctorale membre de l’équipe du DrĚýBoivin, a ensuite mesurĂ© l’expression de plus de 20 000Ěýgènes Ă  l’aide d’une technique appelĂ©e analyse transcriptomique, puis dĂ©terminĂ© ceux dont l’expression variait au fil du cycle jour-nuit.

« On croit que les changements molĂ©culaires observĂ©s pourraient contribuer Ă  l’apparition de troubles de santĂ© tels que le diabète, l’obĂ©sitĂ© et les maladies cardiovasculaires, qui sont plus frĂ©quents chez les travailleurs de nuit de longue date », explique le DrĚýBoivin. Elle souligne toutefois que des Ă©łŮłÜ»ĺ±đs plus approfondies en la matière s’imposent.

Comme cette Ă©łŮłÜ»ĺ±đ a Ă©tĂ© menĂ©e en laboratoire dans des conditions très contrĂ´lĂ©es, il faudrait maintenant Ă©tendre la recherche au contexte rĂ©el, en examinant l’expression des gènes auprès de vĂ©ritables travailleurs de nuit, puisque le degrĂ© d’activitĂ© physique, l’horaire des repas et les habitudes de sommeil peuvent varier d’un cas Ă  l’autre. Le phĂ©nomène s’applique Ă©galement aux personnes dont l’horloge biologique risque d’être dĂ©synchronisĂ©e, notamment aux voyageurs qui sont souvent en proie au dĂ©calage horaire.

Environ 20Ěý% de la population active du Canada, des États-Unis et de l’Europe travaille par quarts.


Ces travaux de recherche ont été financés par des subventions de fonctionnement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et des bourses postdoctorales du Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS).

ł˘â€™a°ůłŮľ±ł¦±ô±đ a Ă©tĂ© publiĂ© dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the U.S.A. leĚý7ĚýmaiĚý2018.

Ěýin the Proceedings of the National Academy of Sciences of the U.S.A. on May 7, 2018.

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