L’augmentation de l’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð sur la Terre primitive nous éclaire sur les débuts de la vie
À quel moment le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð sur Terre a-t-il été suffisant pour soutenir la vie animale? Des chercheurs de l’Université Â鶹AV ont découvert que l’augmentation du taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð concordait avec l’é±¹´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô et l’expansion des écosystèmes complexes d’eucaryotes. Leur découverte constitue la preuve la plus solide à ce jour que les niveaux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð extrêmement faibles ont grandement limité l’é±¹´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô pendant des milliards d’années.
« Jusqu’à maintenant, il y avait d’importantes lacunes dans notre compréhension des facteurs environnementaux qui ont contribué aux débuts de l’é±¹´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô. Il y avait peu d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð sur la Terre primitive, puis le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð à la surface s’est mis à augmenter jusqu’à ce qu’il soit suffisant pour la vie animale. Mais les estimations du moment où cette augmentation s’était produite variaient de plus d’un milliard d’années; on pensait même qu’elle pouvait avoir eu lieu bien avant l’apparition des animaux », explique Maxwell Lechte, chercheur postdoctoral au Département des sciences de la Terre et des planètes de l’Université Â鶹AV travaillant sous la direction de Galen Halverson.
Galen Halverson, professeur à l’Université Â鶹AV, explore les dépôts de roches ferrugineuses sur une crête rocheuse des Monts Wernecke (Yukon, Canada). Photo : Maxwell Lechte
Des roches qui en disent long sur les débuts de la vie
Pour trouver des réponses, les chercheurs ont examiné des roches sédimentaires riches en fer qui se sont déposées dans d’anciennes zones côtières des quatre coins du monde. En analysant la composition chimique de ce fer, les chercheurs ont pu estimer la quantité d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð présente sur Terre lors de la formation des roches et les répercussions possibles de ce taux sur les premières formes de vies comme les microorganismes eucaryotes, ancêtres des animaux modernes.
« Ces roches ferrugineuses nous renseignent sur le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð présent dans les environnements marins peu profonds, où la vie évoluait. Il aurait pu correspondre à moins de 1 % environ du taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð actuel, ce qui aurait eu d’énormes répercussions sur la complexité écologique », fait observer Changle Wang, chercheur de l’Académie chinoise des sciences qui a dirigé l’étude avec Maxwell Lechte.
Les roches ferrugineuses sont des roches sédimentaires qui se sont déposées le long des littoraux il y a des millions d’années. Elles contiennent beaucoup de granules d’oxyde de fer qui renferment des indicateurs chimiques sur la quantité d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð présent au moment de leur formation. Photo : Maxwell Lechte
« Le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð est resté faible jusqu’à il y a environ 800 millions d’années, soit au moment où les écosystèmes complexes ont commencé à augmenter, comme on peut le constater dans les roches. Donc, si des eucaryotes complexes existaient avant cela, leur habitats auraient été restreint par le faible taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð », ajoute Maxwell Lechte.
La Terre demeure le seul endroit connu dans l’Univers où l’on trouve de la vie. De nos jours, l’²¹³Ù³¾´Ç²õ±è³óè°ù±ð et les océans de la Terre sont riches en ´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð, mais ce ne fut pas toujours le cas. Ils ont été oxygénés grâce à la photosynthèse, processus que les plantes et d’autres organismes utilisent pour transformer la lumière en énergie, libérant ainsi de l’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð dans l’²¹³Ù³¾´Ç²õ±è³óè°ù±ð et créant les conditions nécessaires à la respiration et à la vie animale.
À la recherche de signes de vie hors de notre système solaire
Selon les chercheurs, ces découvertes donnent à penser que le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð dans l’²¹³Ù³¾´Ç²õ±è³óè°ù±ð terrestre est demeuré faible pendant des milliards d’années. Ce constat a une incidence importante sur la recherche de signes de vie à l’extérieur de notre système solaire, puisque les traces d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð atmosphérique sont des indicateurs de vie actuelle ou passée sur une planète : c’est ce que les scientifiques appellent une « biosignature ».
En étudiant l’histoire de la Terre, les scientifiques tentent d’estimer le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð qui permet aux planètes telluriques de se stabiliser. Si cette stabilisation peut intervenir à un faible taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð atmosphérique, comme semblent l’indiquer les découvertes des chercheurs, le meilleur moyen de détecter de l’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð sera la recherche de l’ozone, sous-produit photochimique de l’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð, selon les chercheurs.
Les roches ferrugineuses contenues dans les couches sédimentaires du Grand Canyon (Arizona, États-Unis) abritent des indices sur les anciens environnements marins. Photo : Susannah Porter
« Comme l’ozone absorbe une grande partie des rayons ultraviolets, il est possible de le détecter même lorsque le taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð atmosphérique est faible. Ce travail met en évidence le fait que la détection des ultraviolets au moyen de télescopes spatiaux augmentera considérablement nos chances de trouver des signes de vie sur des planètes à l’extérieur de notre système solaire », soutient Noah Planavsky, biogéochimiste à l’Université Yale.
Selon les chercheurs, une exploration géochimique plus poussée des roches de cette époque permettra aux scientifiques de brosser un portrait plus clair de l’é±¹´Ç±ô³Ü³Ù¾±´Ç²Ô des taux d’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð durant cette période et de mieux comprendre les rétroactions sur le cycle planétaire de l’´Ç³æ²â²µÃ¨²Ô±ð.
³¢'é³Ù³Ü»å±ð "Strong evidence for a weakly oxygenated ocean–atmosphere system during the Proterozoic" par Changle Wang, Maxwell Lechte, Christopher Reinhard, Dan Asael, Devon Cole, Galen Halverson, Susannah Porter, Nir Galili, Itay Halevy, Robert Rainbird, Timothy Lyons, et Noah Planavsky a été publiée dans . DOI: |
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