Parler à des enfants de leur propre "bilittératie" et les écouter à ce sujet
"Rien de plus facile pour moi que d’écrire en persan. Je ne l’ai jamais fait et n’ai jamais eu de problèmes... chaque fois que je me mets à écrire en persan, je ne vais pas de gauche à droite. Je n’ai donc aucun problème à connaître les deux langues en même temps."
Cette phrases est extraite des conversations entre une jeune Iranienne et un chercheur participant à un dirigé par le professeur Mary Maguire de la faculté des sciences de l’éducation de lÂ’Université Â鶹AV. Elle est lÂ’une des participantes à une étude longitudinale sur la façon dont les enfants qui appartiennent à un groupe linguistique minoritaire acquièrent les coutumes sociales qui entourent le langage écrit dans différents contextes socioculturels et linguistiques et dans deux milieux, à la maison et à l’école. LÂ’ étude est financée par le Conseil des Sciences Sociales et des Humanités.
écoute-t-on vraiment le point de vue des jeunes apprenants bilingues? Tous les enfants bilingues ont-ils des chances égales d’accès aux pratiques et aux ressources de littératie qui favorisent la bilittératie? Quels conseils pratiques les enfants qui voient peuvent-ils fournir aux enseignants pour qu’ils adoptent des pratiques utiles en matière de littératie? Telles sont certaines des questions étudiées par le professeur Maguire dans une étude d’interprétation sur la bilittératie et la réussite scolaire des enfants des groupes linguistiques minoritaires dans différents contextes. Selon Mme Maguire, devenir et être bialphabète est un processus relationnel complexe et dynamique propre à un certain contexte et mérite une attention très particulière.
L’une des constatations de ce projet est que le discours en classe et les pratiques de littératie de nombreux professeurs à la fois en anglais et en français ne tiennent aucun compte des racines personnelles des enfants et de leur attitude à l’égard de la bilittératie en tout cas sous-estiment leur potentiel de bilittératie. Les contradictions entre les convictions des professeurs sur la bilittératie et la littératie réelle sont peut-être attribuables à leurs premières expériences de l’enseignement dans le cadre des programmes de formation des enseignants du courant dominant et à la politique particulière de leur situation d’enseignant.
Selon Mme Maguire, "les différents contextes provinciaux, politiques pédagogiques, et pratiques de littératie des professeurs touchent l’acquisition de la bilittératie et les expériences des immigrants de la première et de la deuxième génération." Les types traditionnels de pratiques scolaires ne saisissent pas les réalisations des enfants à la maison dans le domaine de la littératie, non plus que la complexité de leur réflexion, dit-elle. "Les conversations tenues avec des enfants bilingues et leurs textes écrits permettent de comprendre la façon dont ils construisent leur univers à mesure qu’ils le remarquent, le comprennent et le désignent dans leur propre processus d’autodéfinition et de construction identitaire."